Au Soudan, les manifestants suspendent le dialogue avec l'armée

Le mouvement de contestation se poursuit devant le quartier général de l'armée à Khartoum.

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Le mouvement de contestation se poursuit devant le quartier général de l'armée à Khartoum.

Au Soudan, les responsables de la contestation ont annoncé dimanche la suspension des discussions avec le Conseil militaire de transition et ont appelé à intensifier les manifestations en vue de la formation d'un gouvernement civil.

S'adressant à des milliers de sympathisants rassemblés devant le quartier général de l'armée à Khartoum, la capitale, ils ont exhorté les manifestants à poursuivre les sit-in pacifiques.

Ils leur ont demandé d'intensifier les protestations jusqu'à ce que les militaires remettent le pouvoir à un gouvernement civil.

Selon un porte-parole du mouvement de protestation, Mohamed al-Amin, le Conseil militaire de transition n'est rien d'autre que le prolongement du régime d'Omar el-Béchir.

M. Amin déclare qu'un gouvernement civil sera constitué dans les prochains jours.

"Nous suspendons nos discussions avec le Conseil militaire de transition que nous considérons comme un prolongement du régime d'Omar el-Béchir", a-t-il dit, s'adressant à des milliers de personnes rassemblées devant l'état-major de l'armée.

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L'Association soudanaise des professionnels accuse le Conseil militaire de transition de vouloir se maintenir au pouvoir.

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Les manifestants accusent les militaires de vouloir se maintenir au pouvoir.

Le chef du Conseil militaire de transition, le général Abdel Fatah Burhan, a fait monter la pression sur les manifestants en condamnant "le blocage de routes" de la capitale.

Il fait allusion aux barrages et points de contrôle établis par les manifestants aux abords du quartier général de l'armée.

Samedi, les dirigeants militaires et les leaders de la contestation ont eu des discussions qu'ils avaient décidé de poursuivre.

Plus tôt dans la journée, le général Burhan avait fait part, à la télévision nationale soudanaise, de son "engagement à remettre le pouvoir au peuple".

Le chef du Conseil militaire de transition, le général Abdel Fatah Burhan, condamne "le blocage de routes" de la capitale par les manifestants.

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Le chef du Conseil militaire de transition condamne "le blocage de routes" de la capitale par les manifestants.

Les Soudanais protestaient depuis décembre dernier contre la hausse du prix du pain et réclamaient la démission du président Omar el-Béchir.

Ce dernier, au pouvoir depuis 30 ans, a été destitué le 11 avril par l'armée.

Il est placé en détention à Khartoum, selon les responsables du Conseil national de transition.

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Des alliés de haut rang d'Omar el-Béchir, dont des officiers supérieurs des renseignements saoudiens, auraient été arrêtés au cours de ce weekend.

Au même moment, plus de 130 millions de dollars US - environ 75 milliards de francs CFA - ont été retrouvés au domicile de l'ex-chef de l'Etat, selon les autorités judiciaires du pays.

Le procureur général du Soudan affirme qu'Omar el-Béchir, détenu dans une prison de haute sécurité à Khartoum, fait actuellement l'objet d'une enquête pour blanchiment d'argent.