Peres, une personnalité controversée

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Shimon Peres (assis) signe les accords d'Oslo en présence du président palestinien Yasser Arafat, de celui des Etats-Unis, Bill Clinton, et de l'ancien président israélien Yitzhak Rabin.
Le dirigeant israélien décédé ce mercredi 28 septembre, à l'âge de 93 ans, est considéré comme un militant de la paix entre Israël et la Palestine. En même temps, Shimon Peres est jugé responsable de violences commises par l'armée d'Israël, qu'il a doté d'un programme nucléaire.
Né en Pologne en 1923, Shimon Perski, de son vrai nom, est arrivé en Israël à l'âge de 11 ans.
Entré en politique à l'âge de 25 ans, sous l'aile de David Ben Gourion, le fondateur de l'Etat d'Israël en 1948, il se met au service du ministère israélien de la Défense, où il occupe le poste de secrétaire général.
Plus tard, dans les années 70, il devient ministre de la Défense. Ses fonctions ministérielles le conduisent aussi à la tête des départements des Affaires étrangères, des Finances, etc.
En Israël, Shimon Peres était une personnalité largement consensuelle, régulièrement consultée par les hommes politiques du pays.
Cette unanimité le conduit au poste de Premier ministre par intérim en 1977, une fonction qu'il occupera encore de 1984 à 1986, ensuite en 1995-1996, sans jamais être élu.
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Shimon Peres est considéré comme un pourfendeur du processus de paix au Proche-Orient.
Shimon Peres a mené une longue carrière politique durant laquelle il a battu le record de longévité à la Knesset, le Parlement israélien, où il passe 48 ans, à partir de 1959, un record.
Militant du Parti travailliste, il quitte cette formation en 2005 pour rejoindre Kadima, le mouvement centriste créé par Ariel Sharon, et devient président d'Israël deux ans plus tard.
Shimon Peres est considéré comme l'un des principaux artisans des accords d'Oslo, qui ont jeté les bases d'une autonomie palestinienne dans les années 1990.
Son soutien à ces accords lui a valu le Prix Nobel de la paix. Il est récipiendaire de cette distinction avec le président israélien de l'époque, Yitzhak Rabin, et le dirigeant palestinien Yasser Arafat, pour leurs efforts en faveur de la paix au Proche-Orient.
Malgré ses efforts pour la paix entre Israël et la Palestine, les Palestiniens le considèrent comme un pourfendeur du processus de pacification de la région.
Selon eux, il est responsable de la création des premières colonies entretenues par Israël en Cisjordanie.
En 1996, le Premier ministre Shimon Peres est accusé d'avoir soutenu le bombardement du village libanais de Cana, à l'origine de la mort d'une centaine de civils.
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Shimon Peres en compagnie de soldats israéliens dans le désert du Néguev, en 2011
L'actuel Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rendu hommage à son ancien adversaire politique, le qualifiant de "champion de la défense d'Israël".
Selon le président palestinien Mahmoud Abbas, il fut "un partenaire courageux pour la paix".
M. Abbas estime que le défunt dirigeant israélien a "mené des efforts soutenus et ininterrompus pour parvenir à la paix, depuis les accords d'Oslo, et jusqu'à son dernier souffle".
Il faisait partie de ces personnes "qui changent le cours de l'histoire humaine", a réagi le président américain, Barack Obama.
L'ancien président américain, Bill Clinton, qui a présidé la signature des accords d'Oslo, le qualifie de "génie au grand cœur".
Le président russe, Vladimir Poutine, a fait l'éloge de son "courage" et de son "sens de la patrie".
Les funérailles de Shimon Peres sont prévues vendredi matin, à Jérusalem.