Réfugiés : Amnesty s'en prend aux pays riches

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Sans être le plus riche, la Jordanie est le pays qui a accueilli le plus grand nombre de réfugiés, de 2011 à maintenant, selon Amnesty International.
Amnesty International accuse les pays les plus riches du monde de manquer à leur devoir envers les réfugiés.
Ils font tout pour en accueillir le "minimum" et leur rendent le plus petit nombre de services possible, selon cette organisation de défense des droits de l'homme.
A cause de cette attitude des pays développés, 10 pays représentant seulement 2,5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial sont obligés d'accueillir la moitié des 21 millions de réfugiés dans le monde, selon un rapport d'Amnesty International.
Le Royaume-Uni, "un triste exemple"
Salil Shetty, son secrétaire général, a exhorté les pays plus riches à accueillir davantage de réfugiés.
Il a dénoncé le "triste exemple" du Royaume-Uni en matière de politique d'accueil des réfugiés.
Ce pays a accueilli environ 8 000 réfugiés syriens depuis 2011, selon l'ONU.
Pendant la même période, les Etats-Unis, eux, ont admis dans leur territoire "seulement 12 000" Syriens fuyant la guerre dans leur pays.
Par comparaison, la Jordanie, qui a un PIB moins important que celui du Royaume-Uni, a accueilli 2,7 millions de réfugiés, dont 655 000 Syriens, selon Amnesty International.
La Turquie, elle, a accueilli plus de 2,5 millions de réfugiés, de 2011 à maintenant, le Pakistan 1,6 million, le Liban plus de 1,5 million, selon l'organisation de défense des droits de l'homme.
Ils sont suivis de l'Iran (979 400 réfugiés), de l'Ethiopie (736 100), du Kenya (553 900), de l'Ouganda (477 200), de la République démocratique du Congo (383 100) et du Tchad (369 500).
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Des dirigeants de plusieurs pays ont pris l'engagement, le 19 septembre dernier, à New York, d'apporter "une réponse humaine" et mieux organisée à la crise des réfugiés.
"Il y a un petit nombre de pays obligés de faire beaucoup plus que les autres en matière d'accueil des réfugiés parce qu'ils sont voisins d'autres pays en crise", a souligné Salil Shetty.
"Si (…) 60 à 90 pays se partageaient les rôles, nous pourrions être dans une situation bien meilleure. C'est un gros problème, mais un problème auquel on peut bien trouver une solution", a-t-il ajouté, en parlant de la situation des réfugiés.
Il ne faut pas "payer pour les réfugiés restent chez eux"
La politique menée par le Royaume-Uni en matière d'aide aux réfugiés consiste à fournir de l'argent aux pays voisins de ceux d'où viennent les déplacés, afin qu'ils puissent les assister.
Amnesty International dénonce cette approche et affirme que les pays riches ne devraient pas "payer pour que les réfugiés restent chez eux".
Des milliers de réfugiés et de migrants continuent de mettre leur vie en danger en tentant d'entrer en Europe surtout, souvent à bord de moyens de transport maritime inadéquats, selon le rapport de cette organisation.
Lundi, l'Italie a coordonné une opération de sauvetage de quelque 2 600 migrants, au large des côtes libyennes.