Dakar : Sit-in pour "sauver" Mme Diop de l'exécution

Les femmes leader
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Les "femmes leader" portant des t-shirts avec la photo de Mbayang Diop

Plusieurs dizaines de personnes se sont regroupées lundi 1er août à Dakar pour "demander la grâce" pour Mbayang Diop, une ressortissante sénégalaise qui risque la peine de mort en Arabie Saoudite .

C'est à la grande mosquée de la capitale que le sit-in a eu lieu.

Les organisations de la société civile se sont rassemblées dans un "collectif de soutien à Mbayang Diop" composé de plusieurs structures dont le "syndicat national des travailleurs domestiques et gens de maison" et des "femmes leaders du Sénégal" . Un hashtag #SauvonsMbayang a vu le jour sur les réseaux sociaux.

Des faits encore flous

La jeune femme aurait accidentellement provoqué la mort de l'épouse de son employeur. Incarcérée, Mbayang Diop risque la peine de mort selon la loi saoudienne, basée sur la charia.

Mamoudou Diop, son demi-frère présent à la manifestation a expliqué à la BBC n'avoir plus eu de nouvelles de sa sœur depuis plus de trois semaines.

"D'habitude, nous nous parlons au téléphone, puis il y a eu une rupture de communication. Nous avons ensuite adressé une lettre au ministère des Affaires étrangères afin qu'il mène des recherches et la retrouve, a-t-il indiqué.

La priorité du collectif pour l'instant est d'éviter l'exécution de leur compatriote. Tous les regards de la famille sont désormais tournés vers les autorités saoudiennes qui doivent s'entretenir jeudi avec l'ambassadeur du Sénégal et Mbayang Diop. La jeune femme sera soutenue par cinq avocats sénégalais dépêchés sur place .

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La mobilisation a eu lieu à la Grande Mosquée de Dakar

Plusieurs sénégalaises seraient concernées

Mbayang Diop travaillait comme ménagère dans une famille saoudienne. Elle avait été repérée par un réseau de trafiquants qui lui proposait un salaire mensuel de 600 mille francs CFA à condition d'aller dans le royaume. Ce qu'elle a accepté.

Les statistiques sur ce phénomène sont inexistantes, mais au Sénégal, "plusieurs jeunes femmes sont concernées", explique Aliou Thiendoune, secrétaire général du réseau des domestiques et gens de maison.

Le sit-in selon les organisateurs, visait aussi à demander au gouvernement sénégalais de promulguer la convention C189, qui prévoit un meilleur encadrement des travailleurs domestiques .

"Ces femmes subissent de la maltraitance, on les exploite dans ces pays. Ce sont souvent l'Algérie, le Liban, l'Arabie Saoudite et la Tunisie", a-t-il-conclu.