Tchad : manifestation d'opposants dispersée

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Saleh Kebzabo, le chef de file de la coalition d'opposition a dénoncé un dispositif policier disproportionné.
A N'Djamena, le meeting du Front de l'Opposition Nouvelle pour l'Alternance et le Changement (FONAC) a été dispersé par la police anti-émeutes. Bilan : un blessé.
Le secteur du domicile de l'opposant Saleh Kebzabo a été quadrillé par la police.
L'opposition avait décidé de maintenir le rassemblement de samedi avant la marche pacifique prévue dimanche 7 août 2016, dans la capitale tchadienne.
Ses leaders ainsi qu'une centaine de partisans se sont rassemblés dans la matinée sous une forte pluie dans le 5ème arrondissement de N'Djamena.
La police anti-émeutes, lourdement armée, est aussitôt intervenue pour les disperser à coups de gaz lacrymogènes.
Les manifestants du FONAC, récemment constitué pour s'unir face au chef de l'Etat, se sont ensuite repliés au domicile proche du chef de file de l'opposition.
Saleh Kebzabo, le chef de cette nouvelle coalition, a dénoncé un dispositif policier totalement disproportionné et a assuré qu'il y a eu une personne blessée au visage par un projectile.
Jeudi dernier, Ahmat Mahamat Bachir, le ministre de l'Intérieur avait décidé d'interdire la marche prévue dimanche 7 août, veille de l'investiture du président Idriss Déby Itno pour un 5ème mandat.
"Cette manifestation est de nature à perturber l'ordre public, déstabiliser la population et intoxiquer l'opinion publique", a-t-il affirmé.
Mais la coalition d'opposants au régime Déby compte à nouveau manifester dimanche.
"Nous marcherons les mains nues, avec pancartes et banderoles", a lancé Saleh Kebzabo. Le Fonac a déjà prévenu qu'il tiendrait "le gouvernement responsable de tous les dérapages qui adviendraient".
L'opposition ne compte pas s'arrêter là. Une journée "Ville morte sur l'ensemble du territoire" est annoncée lundi pour boycotter la cérémonie de prestation de serment du chef de l'Etat.