La liberté de la presse au Gabon

  • Charles Stéphane Mavoungou
  • BBC Afrique Libreville
Les organes de presse au Gabon sont la propriété des acteurs politiques de l'opposition et de la majorité au pouvoir
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Les organes de presse au Gabon sont la propriété des acteurs politiques de l'opposition et de la majorité au pouvoir

La liberté de la presse est une question qui fait débat au Gabon et de nombreux journalistes réclament plus de liberté pour exercer leur profession.

Le pluralisme médiatique est une réalité dans ce pays dont la population est estimée à 1,5 millions d'habitants.

Dans les kiosques, une diversité de titres est disponible mais tous ces titres n'ont pas la même réputation.

Et les organes de presse existant sont la propriété des acteurs politiques de l'opposition et de la majorité au pouvoir.

Entre majorité et opposition

Emmanuel Ntoutoume est un journaliste qui a démissionné de l'Union+, le quotidien d'information pro gouvernementale, pour intégrer L'Echo du Nord, un organe de presse proche de l'opposition et dont le patron s'est exilé en France du fait de ses choix éditoriaux.

Emmanuel pense avoir pris la bonne décision lorsqu'il affirme "je ne regrette pas d'avoir quitté le journal l'Union+, d'autres journalistes comme moi on fait la même chose".

Pascale Ambourouet, grand consommateur de journaux, estime que "c'est dans la presse privée dite proche de l'opposition qu'il y a de l'information. Contrairement à ceux qui ne pensent que faire dans l'intox".

Réticence des medias publics

Certains acteurs politiques et de la Société civile constatent la réticence des medias publics à médiatiser leurs activités.

Dynamique Unitaire qui rassemble les syndicats du public et du privé dénonce régulièrement "l'esprit partisan qui caractérise les medias publics".

"Vous êtes surpris de savoir qu'au JT vous n'êtes pas visible. On ne parle pas de vos grèves", s'indigne le responsable syndical Yves Alain Koumba.

De son côté, Célestin Ndong Ngwa, conseiller du Conseil National de la Communication (CNC), est plutôt sceptique.

"Nous ne sommes pas encore en campagne, mais il y' a déjà une sorte de campagne qui ne dit pas son nom dans les médias publics. Et cela, n'est pas normal", dénonce le spécialiste des contenus audiovisuels.

Un grand nombre de Gabonais considèrent que le parti au pouvoir à la main mise sur les organes de presse publics.

Les médias privés appartiennent aux hommes politiques de tous bord et ne sont pas non plus libre toute manœuvre.

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