Manifestations en RDC : l'ONU souhaite de "la retenue"

Les experts de l'ONU soutiennent que "les droits à la liberté d'expression et à la liberté de réunion pacifique et d'association" sont "garantis par le droit international".
Des experts des droits de l'homme des Nations unies ont exigé jeudi des autorités de la République démocratique du Congo la levée de l'interdiction "injustifiée" des manifestations de l'opposition.
Cet appel a été lancé à la veille d'une manifestation prévue par l'opposition, à Kinshasa, la capitale, pour dénoncer l'accord politique conclu entre le gouvernement et certains opposants.
Cet accord conclu en octobre autorise le maintien au pouvoir de Joseph Kabila et reporte à avril 2018 l'élection présidentielle initialement avant la fin de 2016.
Les autorités congolaises ont interdit les rassemblements politiques après que des manifestations réprimées par les forces de sécurité, les 19 et 20 septembre, ont fait des dizaines de morts.
Les manifestations de septembre avaient fait officiellement une vingtaine de morts et de nombreux blessés, mais les Nations unies ont donné un bilan plus important en faisant état d'au moins 53 personnes tuées".
Les experts en droits de l'homme de l'ONU soutiennent que "les droits à la liberté d'expression et à la liberté de réunion pacifique et d'association" sont "fondamentaux et garantis par le droit international".
"Ces droits ne peuvent être limités que dans des circonstances très précises et étroitement définies", ajoutent-ils.
Dans un communiqué publié jeudi, la police congolaise a indiqué qu'elle allait faire appliquer l'interdiction de manifester.
"Aucune perturbation de l'ordre public ne sera tolérée", avertit-elle.
Ses agents vont "intensifier leur présence dans tous les points chauds et sites stratégiques pour faire observer l'interdiction de l'exercice de toute action à caractère politique non autorisée", prévient la police.