Des migrants africains vivent les affres du froid à Paris
Nadir Djennad, Paris, BBC Afrique

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Un centre d'accueil des migrants à Paris (photo d'archives)
Paris connaît actuellement une vague de froid qui touche les plus démunis. Malgré l'ouverture de lits supplémentaires dans des centres d'hébergement par les autorités, des migrants dorment dans la rue sous des tentes ou des abris de fortune.
C'est le cas de nombreux réfugiés venus d'Afrique, qui n'arrivent pas à trouver une place dans le principal centre d'accueil pour migrants de la capitale situé Porte de la Chapelle. Ils craignent de passer une nouvelle nuit dans la rue.
L'un des vigiles devant l'entrée du centre d'accueil pour réfugiés vient d'annoncer une mauvaise nouvelle pour la centaine de migrants faisant la queue. Cet endroit pouvant accueillir jusqu'à 450 personnes est saturé. Personne ne peut y entrer.
Ba Mahamadou, l'un de ces migrants, est arrivé en France il y a deux semaines. Venu de Conakry, la capitale de la Guinée, il garde l'espoir de trouver une place. "On vient ici chaque jour, on fait la queue. Quand on prend cinq personnes, on dit que c'est rempli, qu'il n'y a plus de places. On refuse de nous rencontrer, chaque jour on est là, du matin jusqu'au soir. On espère qu'ils vont nous prendre un jour au moins", affirme le ressortissant guinéen.
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Des migrants s'installent dans la rue à Paris, en octobre 2016 (photo d'archives).
La crainte pour ces réfugiés est de dormir dans la rue, où la température était de -9 degrés la nuit dernière, à Paris. Il y a la possibilité pour eux d'appeler le 115, le numéro d'hébergement d'urgence pour les sans-abri. Mais difficile pour tous les migrants de pouvoir joindre une assistante au téléphone.
Ibrahim Sorry Baldé est arrivé en France il y a trois semaines. Originaire de la Guinée, lui aussi, il ne cache pas son inquiétude. "J'ai dormi, il y avait un endroit à côté d'ici. Mais j'avais un problème du genou. Quand il y a beaucoup de froid, ça me fait mal. C'est un peu compliqué pour moi, vous voyez, je ne sais pas quoi faire", se lamente M. Baldé.
Pour affronter le froid durant la nuit, chacun a sa méthode. "Quand je rentre dormir, je prends trois pantalons et des survêtements. Des fois, je marche, je commence à circuler un peu comme ça", dit Mahamadou, un autre ressortissant de la Guinée arrivé en France depuis un mois.
Arrivé en France depuis quatre jours,
également de Conakry, son compatriote Alpha a eu plus de chances que ses camarades. Il a réussi à trouver une place d'hébergement en appelant le 115. "Aujourd'hui, j'ai un endroit où dormir. Pour aujourd'hui, oui. Pour demain, je ne sais pas. (…) On peut mourir de ce froid, d'une minute à l'autre", s'inquiète Alpha.
Les réfugiés qui dorment dans la rue sont de plus en plus inquiets. Il est prévu un nouvel épisode neigeux ce vendredi à Paris. Seul réconfort pour eux, les bénévoles d'associations qui viennent leur donner nourriture et couverture.